Récemment j’ai eu la visite d’une
vieille amie, une compagne bien connue et qui survient souvent quand on ne
l’attend pas. Elle est arrivée à un moment où elle n’aurait pas dû venir, où
elle n’avait aucune raison d’être là, à un moment où ma vie va plutôt bien sur
tous les plans, où je ne suis finalement pas si loin de là où je voudrais être.
Et pourtant quand elle a passé la
porte, elle m’a fait le même effet que d’habitude, l’effet d’un seau d’eau
froide à la figure…mon sang se glace quand elle approche, quand je la sens mon
cœur s’accélère, je pressens le moment où tout va basculer, je la sens
physiquement…et tout à coup elle est là sur moi…l’Angoisse…avec un grand
A ! Elle me coupe le souffle, me vrille le cerveau, s’empare de moi, me
rend autre, me fait mal. C’est un vrai poison.
J’ai appris à vivre avec elle, je
lui ai fais une place dans mon quotidien, mais je sais qu’elle est là tapie
dans l’ombre, elle se tient bien, le plus souvent, mais parfois elle est plus
forte que moi et j’ai le sentiment d’être terrassée. C’est quand ce sentiment
dure que je me sens parfois dépassée, quand je n’arrive plus à vivre avec mes
angoisses, quand elles deviennent aussi invivables pour les autres c’est là que
je me dis que j’ai besoin d’aide…
Je n’ai pas vraiment eu le retour
que j’attendais de mes amies sur ce coup là (pas grave, chacun ces problèmes et
puis mes petits soucis liés à mes angoisses depuis le temps ça doit commencer à
bien faire) et j’ai donc pris la décision de « céder mon cerveau à la
science »….
Comme je suis d’un naturel plutôt
pragmatique je me suis dis que si je devais déballer ma vie à un psy autant qu’il
soit proche de chez moi pour limiter les contraintes j’ai donc passé deux coups
de fil et pris un RDV avec le 1er disponible et pas trop loin. Le
contact téléphonique était plutôt sympa j’ai donc foncé vers cette potentielle
sauveuse de ma santé mentale à qui j’avais bien l’intention de déverser l’intégralité
de mes angoisses.
Le jour J je me suis donc
retrouvée chez une dame, médecin (pas folle la guêpe hein je veux bien raconter
ma vie mais ça me rassure d’être chez un toubib !), qui recevait chez elle
dans un environnement plutôt rassurant si on omet l’odeur de chiens et de chats
qui empestait la maison et la pièce où elle recevait… Le premier RDV était
certes un peu étonnant, une psy assez présente dans la discussion et surtout
assez tranchée dans ses opinions, qui m’a tutoyée direct et pensait en 30
minutes avoir cerné où était le nœud du problème…ça m’a laissé une drôle d’impression
mais j’avais le sentiment d’avoir déposé chez elle quelques valises et j’ai
donc décidé de retenter ma chance 15 jours plus tard histoire de voir si la
balance penchait positivement ou pas en sa faveur…
Disons que je n’ai pas été déçue
du 2ème voyage auquel j’ai participé cette semaine ! J’arrive elle
me claque la bise, me demande comme je vais et ensuite (et je jure que je n’exagère
pas) elle a parlé pendant 30 minutes de sa vie, de ses enfants, pourquoi elle
avait choisi de faire médecine… j’ai oscillé pendant tout le temps de la séance
entre l’envie de lui hurler dessus et de me barrer et l’envie d’éclater de
rire. Au lieu de cela, je suis restée zen, j’ai attendu que ça passe en pensant
que ça me ferait au moins une histoire marrante à raconter. La goutte d’eau qui
a fait débordé le vase c’est quand après lui avoir fait mon règlement par
chèque elle m’a réclamé 10 euros en liquide pour les deux précédentes séances
en arguant que c’était ses dépassements d’honoraires ! Là où je m’en veux
vraiment c’est quand elle m’a dit qu’on pouvait se revoir dans 15 jours je n’ai
pas eu le courage de lui dire non et j’ai inventé un pipo en disant que je
rappellerai…je regrette vraiment de ne pas lui avoir dit ses 4 vérités…
Je ne sais pas si c’est le fait d’avoir
trouvé une psy plus folle que moi ou si l’air de rien elle était incroyablement
douée, mais finalement je me sens mieux et je crois que je vais m’en tenir à
balancer quelques états d’âme sur ce blog pour le moment…
Moralité si tu cherches un psy, demande conseil autour de toi, c'est pas tant la honte que ça et évite bien des désagréments!
Et sinon je vais bien ne t’en fais pas (pourvu que ça dure!).