mardi 19 février 2013

Pourquoi ?



Quand elle m’a téléphoné et que sa voix s’est cassée quand elle a commencé à parler, je n’ai pas eu envie de rire et j’ai compris qu’il y avait un vrai problème…

Quand elle est venue passer le week-end à la maison et que je l’ai vue sur le quai de la gare et serrée dans mes bras, j’ai eu peur de ses os si saillants, elle avait l’air si fragile, presque transparente

Quand elle m’a dit que c’était une mauvaise passe, qu’elle avait un peu « déconné » mais que ça n’était rien j’ai eu envie de la croire mais mon détecteur de grande sœur s'est mis en route

Quand je suis entrée dans la salle de bain et que j’ai senti l’odeur âcre et désagréable du vomi j’ai compris que c’était plus grave que ce qu’elle voulait bien me dire

Quand j’ai voulu lui en parler, elle a crié, pleuré et juré que je délirais…puis elle a finit par admettre qu’elle avait un problème…mais elle a aussi dit qu’elle allait s’en sortir et j’ai eu la faiblesse de la croire

Quand on a passé la semaine ensemble j’ai passé chaque seconde à m’inquiéter pour elle et chaque minute à espérer que ça ne soit pas si grave, à avoir exagéré le problème et à savoir pourtant au fond de moi que c’était pire

Quand on a été à table et à chaque fois que je la voyais enfourner ces quantités incroyables de nourriture, je savais bien que ça n’était pas normal et je n’ai rien trouvé à lui dire et surtout je n’ai pas cherché à savoir ce qu’elle faisait après…je lui avais promis que je lui ferai confiance…

Quand il a pris soin de moi toute la semaine pendant que je prenais soin d'elle j'ai eu une confirmation de plus que j'avais de la chance de l'avoir 

Quand une amie de la famille m’a téléphoné pour me dire qu’il fallait agir vite, qu’il ne fallait pas laisser le problème s’installer, qu’il y avait peut-être urgence, j’ai été terrifiée, j’ai eu envie de partir en courant mais je suis restée

Quand cette même amie m’a dit de me protéger, que ça n’était « que » ma sœur, j’ai su qu’elle avait à la fois tort et raison

Quand elle me dit qu'elle est consciente du problème, j'ai envie de la croire, quand elle me dit qu'elle va y arriver seule, je n'y crois pas, quand elle me dit qu'il faut lui laisser un peu de temps j'ai peur qu'elle n'en n'ai pas vraiment

Je sais qu’elle nous ment, je sais qu’elle nous manipule, je sais qu’elle souffre et je sais que je ne sais rien…rien de ce qui pourrait la soulager, ni comment je pourrais l’aider, mais je vais continuer à chercher...
 

2 commentaires:

  1. Je ne sais pas quoi dire....C'est vraiment dur...Courage ♥

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  2. Merci...le plus dur c'est le sentiment d'impuissance je pense...

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